Bonjour et merci pour vos messages bien sympathiques!
J’ai travaillé un peu pour essayer de trouver les différences entre les deux espèces de Cynomorium. J’ai notamment trouvé un article bien intéressant (
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4987112/ ) qui traite de la phylogénie des Cynomoriaceae : les auteurs ne tranchent pas entre différentes espèces ou sous-espèces, mais la carte des récoltes qu’ils ont compilées montre bien une répartition continue qui va de l’Ouest méditerranéen jusqu’au désert de Gobi en Mongolie. Selon cet article, par les différences génétiques, la distinction serait à faire plutôt entre d'un coté C. coccineum d'Espagne et de l'autre tous les autres Cynomorium, peut-être simplement comme sous-espèces.
Ce sont des espèces totalement parasites, elles dépendent pour la nourriture comme pour l’eau de leur hôte. Elles vivent dans des milieux désertiques ou semi-désertiques souvent plus ou moins salés.
Il existe des différences pour les plantes hôtes : C. coccineum vit au dépens d’Amaranthaceae subfam. Chenopodioideae (surtout Atriplex ou Salsola), Plumbaginaceae (par exemple Limonium), Tamaricaceae (Tamarix), Frankeniaceae, Cistaceae, Fabaceae et Asteraceae. Les Cynomorium à l’est de l’aire de répartition vivent davantage sur Nitraria, Peganum harmala (deux familles endémiques d’Asie centrale), Tamarix et Reaumuria (Tamaricaceae), Zygophyllum (Zygophyllaceae) & Salsola (Amaranthaceae-Chenopodiaceae).
Cette divergence des plantes hôtes me semble un argument bien faible pour distinguer plusieurs espèces, elle témoigne plutôt d’un bon opportunisme dans l’adaptation à ses hôtes.
Un autre argument pour séparer les deux espèces serait (selon Flora Iberica) la différence de couleur de la base de l’étamine, blanchâtre dans C. songaricum et rouge dans C. coccineum (mais Flora of China n’est pas d’accord à ce sujet…).
J’ai rencontré C. songaricum à quatre reprises au Kazakhstan, deux fois sur Nitraria, une fois sur Tamarix et une fois sur Salsola arbusculiformis, toujours dans le sable. Les Cynomorium coccineum que j’ai croisés en Andalousie, poussaient tous sur Salsola, essentiellement sur le littoral atlantique (Huelva) et le désert de Tabernas, également dans le sable.
J’espère avoir répondu (un peu…) à la question de Ghislain et Pascal ?
Bien cordialement
Nicolas